Troisième Axe : Culturel

pour ce qui concerne notre relation à la culture, l’économie et la modernité.

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Culture et patrimoine

Le patrimoine ne peut être connu que s’il est préservé… et donc connu. Notre patrimoine local est-il connu de nos élèves ? Goûter les arts et la culture, c’est une manière d’apprécier les fruits de l’heureuse créativité humaine. Encourageons-nous d’ailleurs les jeunes à choisir des filières où ils pourront construire des modèles innovants de développement avec le souci de l’homme et de la création ?

Savons-nous garder la maîtrise dans l’usage des moyens d’information et de communication pour consacrer du temps et de la disponibilité à la méditation et à la réflexion personnelle, mais aussi à la rencontre tant de nos proches que  d’autres personnes ?

Révolution culturelle

Car l’encyclique appelle à une « révolution culturelle courageuse ». Un changement de style de vie faite de sobriété, non pas dans une approche sacrificielle, mais comme une expérience libératrice. Il ne s’agit donc pas seulement d’une réduction de sa consommation : dans cette sobriété se joue notre liberté.

Georges Bernanos, dans son livre « La France contre les robots » (1946) écrivait qu’un monde gagné pour la Technique est perdu pour la Liberté et il se désolait que le progrès n’est plus dans l’homme, mais dans la technique et dans le perfectionnement des méthodes capables de permettre une utilisation chaque jour plus efficace du matériel humain. Enfin, il accuse la civilisation moderne d’être « une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ».

Et selon le pape, la crise écologique est l’éclosion et la manifestation extérieure de la crise éthique, culturelle et spirituelle de la modernité et de ses “mythes” (individualisme, progrès indéfini, concurrence, consumérisme, marché sans règles) (LS 119 & 210).

« Ce qui constitue une bonne nouvelle pour l’économie représente souvent une mauvaise nouvelles pour l’écologie » écrivait Nicolas Hulot dans Le Syndrome du Titanic (Calmann-Levy 2004).

« La difficulté de prendre au sérieux ce défi est en rapport avec une détérioration éthique et culturelle, qui accompagne la détérioration écologique. L’homme et la femme du monde post-moderne courent le risque permanent de devenir profondément individualistes, et beaucoup de problèmes sociaux sont liés à la vision égoïste actuelle axée sur l’immédiateté, aux crises des liens familiaux et sociaux, aux difficultés de la reconnaissance de l’autre ». LS § 162.

Logique productiviste

Par exemple, la logique productiviste peut affecter gravement les temps libres, avec une polarisation sur la performance : le nombre de kilomètres parcourus et le nombre de sites visités semblent alors plus importants que la joie et l’enrichissement dont on a pu bénéficier.

Mais plus fondamentalement, pourquoi le génie humain s’est-il dévoyé dans l’usage de la nature ? Pourquoi les technologies brouillent-elles notre vision ? Jamais l’humanité n’a été autant menacée par l’homme. L’homme a voulu s’affranchir de la nature pour prouver sa puissance. Mais plus il s’en éloigne, plus il devient vulnérable.

« Trop souvent, nos responsables sont les premiers à croire au progrès comme seul capable de résoudre les problèmes posés par le progrès lui-même ». Nicolas Hulot – Le Syndrome du Titanic – Calmann-Levy 2004

Technosciences et « culture du déchet »

Le pape appelle enfin à la responsabilisation de chacun face au « transhumanisme » qui prône l’usage des technosciences pour améliorer les performances humaines, physiques et mentales et qui peut aller de l’exaltation technocratique qui ne reconnaît pas aux autres êtres une valeur propre, à la réaction qui nie toute valeur particulière à l’être humain. Il rappelle que la science et la technologie ne sont pas neutres, mais peuvent impliquer, du début à la fin d’un processus, diverses intentions et possibilités dont il est indispensable de ralentir la marche pour regarder la réalité d’une autre manière afin de récupérer les valeurs et les grandes finalités qui ont été détruites par une frénésie mégalomane. LS § 114 & 118

Il rappelle enfin que la culture du déchet affecte aussi bien les personnes exclues que les choses, vite transformées en ordures. LS § 22

« La norme fondamentale que doit respecter un juste progrès économique, industriel et scientifique, c’est le respect de la vie et, en premier lieu, de la dignité de la personne humaine ». (Jean-Paul II, journée mondiale de la pax 1990)

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