Premier Axe : Relationel
Un axe relationnel qui développe une relation saine, sobre et sereine :
A SOI-MÊME, AUX AUTRES, À DIEU.
A soi-même : Nous ne sommes pas Dieu. En tant que créatures, nous sommes fragiles. C’est une preuve d’humilité que de l’accepter. Tout en ne perdant jamais conscience que nous pouvons changer quelque-chose dans le monde par des actes concrets et individuels. Par exemple, dans la gestion de notre temps et dans notre alimentation.
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Le pape nous invite à prendre conscience de notre part de responsabilité dans le déséquilibre du monde :
Mieux vivre le temps : L’accélération continuelle des rythmes de vie et de travail nous fait oublier qu’il y a toujours un temps pour l’action et un temps pour le repos. C’est autour de ces deux temps qui structurent toute vie humaine que nous avons à interroger l’organisation de notre existence individuelle et collective.
« Nous vivons sous le joug du facteur vitesse, au sens propre comme au figuré, comme s’il allait augmenter le temps dont nos disposons ». Nicolas Hulot – Le Syndrome du Titanic – Calmann-Levy 2004
Comment considérons-nous le dimanche, tant d’un point de vue professionnel, familial que social ?
Veiller à sa santé : Faisons-nous attention à l’impact de notre alimentation sur notre santé ? Comment, dans nos choix de consommation de denrées alimentaires, de produits de beauté et de produits ménagers, prenons-nous en compte leur qualité, leur innocuité ou leur toxicité pour soi et pour la planète ?
Vivre sobrement : Toujours plus, quand je veux : quelle liberté ! Et pourtant, qui n’a jamais eu l’impression, même de façon fugace, d’être prisonnier de ses biens, esclaves des injonctions à consommer, saturé jusqu’à n’avoir plus envie de rien ? Qui n’a jamais éprouvé le désir de s’alléger, de se désencombrer pour poursuivre la route ?
La conversion à laquelle nous appelle le pape François est une invitation à redonner du sens à nos actes de consommation, à redécouvrir la dimension de l’échange au cœur de notre consommation. Consommer, ce n’est pas qu’une affaire individuelle. Consommer me met en lien, en lien avec la nature dans laquelle nous puisons, en lien avec les autres qui ont produit ce que je consomme.
« La spiritualité chrétienne propose une croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu (…) sans être obsédé par la consommation. » LS § 222
« La sobriété qui est vécue avec liberté et de manière consciente, est libératrice ». LS §223
Aux autres :
Prendre soin de l’autre fait partie intégrante du respect de la Création. Une démarche écologique intégrale incluse une dimension de justice sociale et de non-violence envers la nature bien sûr, mais aussi de non-violence dans le travail, dans les relations économiques, envers les plus pauvres.
« Tout est lié, et la protection authentique de notre propre vie comme de nos relations avec la nature est inséparable de la fraternité, de la justice ainsi que de la fidélité aux autres. » (LS, n°70)
« Nous ne pouvons pas prétendre soigner notre relation à la nature et à l’environnement sans assainir toutes les relations fondamentales de l’être humain. » (LS, n°119)
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L’écologie intégrale promue par François invite l’école à cette vision globale des interactions interpersonnelles. Se préoccuper d’édifier un climat interpersonnel qui témoigne de l’Évangile ne peut pas être sans impact sur l’environnement physique d’une école, elle aussi maison commune, à sa propre échelle.
« Le combat pour l’écologie ne peut être qu’un combat humaniste ». Nicolas Hulot – Le Syndrome du Titanic – Calmann-Levy 2004
« Souvent on n’a pas une conscience claire des problèmes qui affectent particulièrement les exclus. Ils sont la majeure partie de la planète, des milliers de millions de personnes. […] aujourd’hui, nous ne pouvons pas nous empêcher de reconnaître qu’une vraie approche écologique se transforme toujours en une approche sociale, qui doit intégrer la justice dans les discussions sur l’environnement, pour écouter tant la clameur de la terre que la clameur des pauvres ». LS § 49
Le pape nous demande que prendre conscience du soin et de la protection de notre maison commune, en construisant un monde toujours plus humain, où personne n’est de trop et où nous sommes tous nécessaires.
Avons-nous le souci de promouvoir, à tous les niveaux, la coopération plutôt que la compétition ?
Percevons-nous notre établissement comme un lieu de promotion individuelle et d’éducation à la fraternité et à la citoyenneté ?
Concrètement, dans le travail, sommes-nous attentifs aux difficultés de nos collègues ?
Avons-nous le souci de développer le travail en équipe et de prévenir les situations génératrices de solitude et de stress ?
Considérons-nous le bénévolat comme une dimension essentielle de notre existence personnelle et collective ?
Avons-nous le souci de faire participer les jeunes à des activés qui leur font rencontrer des personnes de toutes les générations ?
Accepterions-nous de recevoir dans notre établissement un ou plusieurs réfugiés, voire des migrants ?
Comment donnons-nous la parole au plus petit et au plus faible autour de nous ? Dans nos classes ? Dans notre travail ? Dans nos relations ?
A Dieu :
Le temps consacré à la contemplation de la nature n’est pas du temps perdu. Admire r la beauté d’un paysage, la finesse d’un oiseau, le bruissement d’un cours d’eau constitue une autre manière de sauver la vie.
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Laudato Si’ nous ouvre à une culture de l’émerveillement. La foi chrétienne porte ce message fabuleux : au coeur de cette nature si riche, si belle, se cache un mystère ineffable qui nous fait passer de cet émerveillement face à la nature, à la louange de Celui qui en est le Créateur.
Par exemple, St François d’Assises est tout particulièrement émerveillé devant la création et il l’exprime magnifiquement dans son Cantique de Frère Soleil. Dans ce cantique, François célèbre l’ensemble des éléments fondamentaux de la création : la lumière, l’air l’eau, la terre. Pour François, l’univers est vraiment un cadeau de Dieu.
Et pour lui, la louange de Dieu est également inséparable de la louange des créatures.
« Des vues panoramiques les plus larges à la forme de vie la plus infime, la nature est une source constante d’émerveillement ». LS §85
Mais on peut faire aussi de l’ « écologie intégrale » à partir de la louange. Dans la louange, l’homme reprend l’exclamation de Dieu au terme de chaque jour de sa création : « Tout cela était bon ». Quel respect, quelle solidarité implique la louange ! Dieu nous a donné un jardin, nous ne devons pas le détruire, mais « l’utiliser » comme un instrument et une occasion de louange.